Après des vacances bien méritées, nous avons donc retrouvé Pensacola, son soleil, sa plage, et le son des réacteurs au petit matin. Deux dernières semaines de souffrances nous ont permis de valider les cours théoriques, finis les exams à 6h du mat, les cours d'aérodynamique et les soirées studieuses reclus en chambre! Nous attaquons maintenant quelque chose de plus amusant : le stage de survie.

Nous commençons comme toujours par des cours en classe : cours sur la survie dans les différents milieux (désert, tropiques, polaire, etc...), présentation du matériel, rappels de secourisme. Mais bientot la théorie cède la place à la pratique, et au bout de deux jours nous savons comment bricoler un piège à rongeur, faire du feu avec deux bouts de bois, ou condenser de l'humidité dans le désert ! Notre instructeur, véritable légende ayant formé tous les pilotes de la navy, est un ancien para. Nostalgique de l'âge de pierre, il passe ses weekends dans la nature, à expérimenter les techniques qu'il nous enseigne. Grâce aux serpents, crocos et autres requins de la région, les cours sont donc ponctués d'anecdotes intéressantes.

Les jours suivants sont consacrés à la physiologie, avec notamment le passage en chambre de décompression pour expérimenter l' hypoxie (manque d'oxygène conduisant à la perte de conscience). En tenue de vol, nous voici donc enfermés dans un caisson métallique, la pression diminue peu à peu, jusqu'à atteindre une altitude simulée de 25000 pieds (environ 8000 m). On enlève alors nos masques à oxygène, puis le test commence : il s'agit de réaliser des tâches psychomotrices simples, telles que taper dans les mains de son voisin. Tout commence très bien, puis ma vision commence à se brouiller, les gestes se font moins assurés. Un grand sourire apparaît peu à peu sur le visage de mon voisin, qui commence ensuite à rigoler bêtement. Lorsque nos mains ne se trouvent plus, je décide de remettre mon masque, tandis que mon partenaire veut poursuivre plus avant l'expérience. Je le vois soudain se figer, immobile, puis ses membres se mettent à trembler comme s'il avait une crise d'épilepsie. Un médecin le rebranche, et tout rentre dans l'ordre en quelques secondes, mais l'expérience n'en demeure pas moins impressionnante.

Ensuite, l'accent est mis sur la survie en mer, et l'apprentissage des gestes vitaux à effectuer depuis l'éjection jusqu'au treuillage par l'hélicoptère salvateur. Petit rafraîchissement de parachutisme donc, avec simulation d'un atterrisage sur terre puis dans l'eau. Il faut alors se débarrasser rapidement de son parachute lorsqu'on se fait traîner, et se dépétrer de la voilure lorsque celle ci nous tombe dessus!

Enfin, l'exercice le plus redouté : le dunker. C'est une sorte de fuselage d'avion dans lequel sont placés des sièges de pilote. Les élèves harnachés, la maquette est plongée dans l'eau, puis retournée, simulant un amerrissage. Complètement désorientés, on ne sait même plus ou est la surface! Il faut ensuite se débarrasser de son harnais, puis se diriger vers le hublot le plus proche en suivant une "ligne de vie " à tâtons, une rangée de sièges par exemple. Le mécanisme d'ouverture actionné, un coup d'épaule libère la voie vers l'air libre. Pour corser le tout, on fait ça les yeux bandés. Il faut ensuite monter dans le radeau de survie, et enfin se faire hélitreuiller, soit par sangle soit avec une sorte de panier. Tout cela ayant été vu au Cessan, il s'agit d'une révision, bien utile néammoins ! Voici une petite vidéo qui résume bien les semaines passées :

Ayant survécu à toute ces épreuves, nous attendons maintenant notre récompense : la remise des diplômes de l' Aviation Preflight Indoctrination. Puis, nous reprendrons la route, vers de nouvelles aventures : installation à Whiting Fields, dans notre nouvelle petite maison, et préparation des premiers vols prévus mi-février, sur le fameux T34 !

Dernières semaines à Pensacola

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